Beaucoup de différents matériaux et novateurs sont de nos jours utilisés pour la production de modèles réduits, afin de réduire principalement le coût et produire en série. Le bois qui de prime abord semble de moins en moins utilisé, est pourtant toujours d’actualité, car de nombreux passionnés (re)découvrent le plaisir de construire des aéromodèles qu’ils soient radiocommandés ou non (c’est-à-dire volants librement).
Note : photo d’introduction ci-dessus, jeunes pousses de Balsa.
La tendance se confirme, des distributeurs et fabricants commercialisent de nouveau des kits de construction en utilisant les techniques modernes afin de découper cette matière noble qu’est le bois. Sur cette page, nous allons donc lister les différentes essences utilisées : le balsa (dans toutes ses variantes), le samba, le pin, le hêtre, … etc. Outre des indéniables qualités de légèreté et de résistance, il faut préciser que le bois est écologique, car facilement destructible et non polluant si on le compare à des matières plastiques.
De plus, par exemple pour le Balsa, les arbres poussent relativement vite, il n’y a donc aucun problème pour se fournir et garantir un renouvellement naturel pour ne pas épuiser les ressources !
Image ci-dessus, nomenclature :
- Bord d’attaque en bois de balsa livré tel quel.
- Rondins de … hêtre, on notera la couleur du bois plus foncé, il est bien plus dur que le balsa!
- Rondins de balsa et différents diamètres.
- Bord de fuite en bois de balsa.
Bois tendres et durs ?
On appelle bois tendre, le Balsa car il est d’une densité très légère et “souple”, contrairement à d’autres essences d’une dureté bien supérieure. Le premier se travaille donc bien plus facilement et est très léger, voyons cela plus en détails.
Le balsa
Il s’agit d’un bois très léger, sa masse variant en effet de 100 à 200 kg/m3 (un bloc d’1 mètre cube), il est extrait d’arbres poussant très rapidement, dans les régions humides de l’Amérique du Sud. Son excellent rapport résistance/poids convient bien pour fabriquer certaines pièces constitutives d’un aéromodèle, des flancs du fuselage, aux surfaces alaires par exemple le coffrage des ailes (en fonction de la qualité et de la dureté du balsa choisi). Au moment de l’achat et si possible, observez sa couleur: on peut estimer que plus un balsa est clair, plus il est tendre, bien qu’il “fonce” avec le temps.
Tous ces éléments font qu’il est utilisé principalement pour l’aéromodélisme. Il est tendre et facile à découper, poncer ainsi qu’à coller à l’aide d’adhésifs de type cyanoacrylate, époxy, colles cellulosiques, et blanches. La qualité du bois varie également, le premier critère de sélection est lié à la veine, qui doit être longitudinale et exempte de noeuds. En effet, la découpe des planches se fait en général dans le sens de la longueur.
Le balsa est débité sous forme de planchettes, baguettes et de profilés de différentes sections. Les planchettes sont vendues dans les boutiques de modélisme en longueur standard d’1 m, sur une largeur de 80 et 100 mm, les épaisseurs variant de 0,6 à 20 mm. Les baguettes d’1 m de longueur également, les sections carrées varient de 1,5 x 1,5 mm à 15 x 15 mm voir plus. Concernant les sections rectangulaires, les dimensions vont de 3 à 15 mm pour une épaisseur de 1,5 à 10 m. Il s’agit de valeurs générales que l’on peut trouver facilement, car existent aussi des blocs de balsa, des profilés triangulaires ou arrondis, par exemple les bords d’attaque ou de fuite pour la construction des ailes. Il existe aussi des planchettes de plusieurs plis.
Pour la coupe du bois de balsa, la technique la plus sûre et la plus fiable consiste à utiliser des couteaux de découpe (type “cutters” X-Acto ou équivalents) adaptés à la grosseur et à la dureté du matériau. Pour la découpe des nervures d’aile (2 à 3 mm d’épaisseur), par exemple, on utilisera toujours une lame la plus perpendiculaire possible: elle nous donnera la précision nécessaire pour ne pas abîmer le bois, ni le déforcer sur les zones les plus fines (bords d’attaque et de fuite), et pour creuser les entailles où seront logés les longerons de renfort.
La découpe des blocs de balsa (trop épais pour les couteaux) peut être effectuée au moyen d’une scie à lame et petites dents pour un travail plus précis. Pour le ponçage des pièces de balsa, utilisez du papier abrasif fin (papier de verre n°180 à 600 utilisé bien entendu, à sec). Attention: le balsa étant un bois tendre, il doit être poncé avec modération… Rappelons que la résistance du bois est optimale dans l’axe de la veine. Les nervures des ailes en balsa, les gouvernes de profondeur et de direction, les saumons et, plus généralement, toutes les pièces qui seront parallèles au fuselage, devront être découpées dans le sens de la veine. En ce qui concerne les couples/cloisons du fuselage, la veine sera positionnée de telle sorte qu’elle soit perpendiculaire aux flancs du fuselage, l’objectif étant d’obtenir une meilleure résistance structurelle.
Les baguettes de balsa nous serviront pour l’élaboration des longerons qui unissent les nervures des ailes, des gouvernes de profondeur et de direction, ainsi que des bords d’attaque et de fuite. Ces derniers sont généralement vendus préformés, mais rien ne vous empêche d’utiliser des baguettes à section carrée et de les profiler ensuite avec du papier de verre. En ce qui concerne les blocs, ils servent à la fabrication de pièces qui requièrent une forme arrondie, comme les saumons d’aile ou le nez d’un aéromodèle. Si l’avion est destiné à être motorisé, le nez devra être creusé de manière adéquate et ajouré pour permettre le refroidissement du moteur. A présent, nous allons étudié les bois durs.
Le samba
Le samba rappelle, sur certains points, le balsa. C’est un bois plus dur et plus résistant que ce dernier. II nous sera utile pour la confection de pièces dont la résistance ne pourrait être assurée par le balsa: éléments de jonction des ailes, fuselage, etc. Ce type de bois doit être traité pour offrir le fini superficiel nécessaire à l’application des matériaux d’entoilage et de décoration. Cette préparation consiste en une égalisation de la surface au papier de verre fin.
Le pin
Tout le monde connaît le pin, et il est bien rare de trouver une maison d’habitation qui soit totalement exempte de ce type de bois. Le pin offre un bon rapport résistance/poids. II est presque toujours utilisé sous la forme de baguettes, que ce soit pour les longerons des ailes ou pour les renforts du fuselage. II peut également être travaillé pour affiner les détails d’une maquette, par exemple. Le pin est vendu dans les magasins spécialisés en modélisme sous la forme de baguettes de toutes tailles, et sous la forme de bords d’attaque et de fuite.
Le pin permet aussi la confection de bords d’attaque et de fuite (sur des modèles qui nécessitent davantage de résistance dans ces zones) ou de transmissions de commande (sur les modèles soumis à davantage de contraintes sur les gouvernes). Le collage du pin est identique à celui du balsa. Toutefois, les colles les plus efficaces sont, dans ce cas, le cyanoacrylate, la colle blanche ou l’époxy. La découpe du pin se fait presque exclusivement à la scie égoïne (à petites dents, pour éviter les éclats) et est suivie d’un ponçage de finition.
Le hêtre
Le hêtre est le bois le plus lourd et le plus dur qui soit utilisé en aéromodélisme. Son usage se limite donc aux pièces de renfort des trains d’atterrissage, bâtis moteurs et renforts de jonction des ailes (ailes complètes ou demi-ailes unies par une clé en acier). Le hêtre peut être collé avec les mêmes colles que les deux bois précédents, mais compte tenu du fait qu’il supportera les plus grosses contraintes, mieux vaut faire appel à des colles époxy (à deux composants) pour obtenir une cohésion sûre. Le hêtre est vendu sous la forme de baguettes à section carrée ou rectangulaire, parfois même rainurées pour recevoir le train d’atterrissage, sur certains modèles.
Image ci-dessus, nomenclature :
- Les couples subissant des efforts sont habituellement réalisés en contreplaqué comme cette cloison “pare-feu”.
- Pièce en balsa courbée perpendiculairement aux veines.
- Baguettes de balsa de section carrée.
Le contreplaqué
Le contreplaqué est un bois artificiel obtenu par superposition de plusieurs feuilles de bois moins épaisses. Les veines des couches successives sont décalées à 90°. Ces feuilles sont jointes au moyen de colles qui leur confèrent la consistance, la dureté et la souplesse requises. Les contreplaqués utilisés en aéromodélisme peuvent être élaborés à base d’okoumé, de bouleau, etc.
Les principales qualités que l’on exige de ces bois sont la légèreté et la résistance. Leur épaisseur varie entre 0,8 et 10 mm. On trouve deux types de contreplaqués: d’une part, le “finlandais”, constitué de nombreuses couches et épais de 2 mm, spécial pour modélisme; d’autre part, le contreplaqué habituellement utilisé pour le bricolage, formé d’un nombre de couches beaucoup plus réduit. Le finlandais est très résistant, assez lourd… et cher. II est utilisé pour les éléments les plus résistants (la cloison pare-feu, notamment).
Le contreplaqué “normal” est plus léger et beaucoup plus économique. On l’emploie souvent pour l’élaboration des fuselages ou des cloisons qui seront soumises à des contraintes moins intenses. Les moins épais (entre 0,8 et 2 mm) sont destinés aux cloisons des fuselages et nervures de jonction des ailes ou aux renforts de train d’atterrissage. Les contreplaqués plus épais (entre 4 et 8 mm) sont utilisés pour la fabrication des cloisons qui supportent le train d’atterrissage principal et les renforts du bâti moteur. Les contreplaqués intermédiaires (3 mm) sont utilisés pour les supports de servos et autres pièces soumises à efforts.
Dans le groupe des contreplaqués, certains sont spécialement destinés au modélisme naval. Ils se distinguent par le type de colle utilisée pour la jonction des feuilles de bois dont ils sont composés. Cette colle a la particularité de ne pas perdre ses propriétés adhésives au contact de l’eau. Elle évite donc que les couches ne se décollent au fil du temps et que notre fier vaisseau ne se transforme en épave sous l’action de l’eau…
Autres essences …
Parmi les autres bois fréquemment utilisés en modélisme, citons le bouleau, le peuplier … etc., ainsi que tous les bois légers et souples destinés au coffrage des ailes. En modélisme naval – et surtout lorsqu’il s’agit de maquettes -, on fait également appel à des bois nobles, comme l’acajou et le chêne. Ces essences jouent un rôle purement esthétique; elles ne servent qu’à la fabrication de pièces ornementales qui ajoutent encore au réalisme de la maquette.
En ce qui concerne les socles sur lesquels seront exposées les maquettes, inutile d’être trop exigeant. N’importe quel bois de menuiserie fera l’affaire, y compris l’aggloméré industriel et le contreplaqué.
Pour marquer le bois (balsa ou autre), vous pouvez utiliser un patron en papier et transférer le profil au moyen d’un papier calque. Au cours de l’opération, attention de ne pas déplacer l’original. L’objectif est d’obtenir une copie tracée sur le bois qui soit une reproduction fidèle de l’original. Une autre technique de marquage du bois consiste à aligner des épingles et à les relier ensuite au moyen d’une règle.
Résumé
Nous avons passé en revue les différentes essences que vous êtes susceptible de rencontrer mais pas d’utiliser pour certaines. En effet certains bois sont peu utilisés par rapport à d’autres, du moins en aéromodélisme. Concernant la découpe, le Balsa qui pour rappel est un bois tendre, on utilisera pour celui-ci un cutter de marque ou une lame de rasoir bien tranchante. Pour les essences les plus dures, des scies à dents fines ou scie à chantourner manuelles ou électriques pour les modélistes qui construisent fréquemment!